Migration des passereaux au Col des Ayes en Chartreuse (sortie du 21 octobre 2023, animée par la LPO)

Groupe de mésanges en migration active

Nous n’étions malheureusement que trois adhérents CPN suite à des désistements de dernière minute. Il est vrai que les conditions météo et la date de sortie en début de vacances scolaires n’étaient guère favorables… Avec la pluie qui recommençait à tomber au départ de Domène, nous n’étions d’ailleurs pas très rassurés. Mais il s’est avéré que ce n’était qu’une « rare averse » (comme l’avait prédit Météo-France). De fait, arrivés au col nous avons eu un temps sec et même ensoleillé au bout d’une demi-heure, avec juste un peu de vent…

Longues vues (pour observer les oiseaux posés sur les arbres) et jumelles, mais l’ouïe aussi est indispensable (pour identifier les cris des oiseaux)…

Au cours de la montée vers le col, nous étions accompagnés par les sifflements des chocards à bec jaune (souvent appelés « choucas » en montagne, ce qui crée une confusion avec les « vrais » choucas des tours) et par les puissants « korp ! » de deux grands corbeaux.

Chocards à bec jaune au Habert des Ayes (en ruine)

Grand Corbeau avec sa queue cunéiforme caractéristique

Au col (à 1 540 m d’altitude), nous avons rejoint une dizaine de participants à la sortie LPO animée par Gilles Reimbold. Gilles nous a accueillis très chaleureusement. Il nous a ainsi présenté en détail des fiches pédagogiques très bien conçues pour identifier les passereaux en migration, en fonction de la taille du groupe et de son allure (groupe lâche ou compact, vol direct ou onduleux,…), des caractéristiques physiques des oiseaux (couleur, barres alaires,…) et de leurs cris (qui peuvent différer de ceux entendus à d’autres saisons) : cf. document LPO.

 La mise en apprentissage pratique fut rapide : sur notre gauche, deux grosbecs casse-noyaux filaient rapidement (identifiés par leur taille et les larges barres alaires blanches). Puis ce furent des groupes de tarins des aulnes reconnaissables à leur couleur vert-jaune et à leurs cris (« si-euh »). Nous avons aussi eu la chance d’apercevoir une troupe d’une dizaine de becs-croisés des sapins (cris typiques « kipp-kipp » avec quelques mâles de couleur rouge-brique aisément reconnaissables).

Tarin des aulnes

Les groupes de mésanges étaient les plus faciles à identifier car nombre d’entre elles faisaient une halte provisoire sur les branches et au sommet des épicéas. Nous avons ainsi pu observer de nombreuses mésanges bleues et mésanges noires, les mésanges charbonnières étant nettement plus rares. Des pinsons des arbres et même quelques pinsons du Nord, que certains d’entre nous ont pu repérer à leurs cris un peu nasillards, se sont aussi mis en évidence sur les arbres.

Mésanges bleues et mésange noire (en bas)

Mésanges bleues au sommet d’un épicéa

Pinson du Nord et pinson des arbres (en bas)

On ne se lasse pas d’admirer les mésanges bleues et noires, formant parfois des guirlandes à l’extrémité des branches des épicéas.

Trois mésanges bleues et quatre mésanges noires : saurez-vous les retrouver ?

Pour les novices que nous étions en matière de migrations, il ne fallait pas s’attendre à d’importants nuages de passereaux mais bien plutôt, durant ces deux heures d’observations, à de nombreux petits groupes (de quelques individus à quelques dizaines d’oiseaux) survolant rapidement le col à quelques mètres de hauteur voire tout près du sol. Une exception toutefois : un nuage d’environ 200 chocards à bec jaune, haut dans le ciel, mais ici il ne s'agit sans doute pas de migrateurs…

Sur cette photo, environ 174 (!) chocards à bec jaune

Un cassenoix moucheté au sommet d’un épicéa ainsi qu’un bouvreuil pivoine mâle sont venus diversifier les observations.

Cassenoix moucheté

Un autre migrateur moins connu : le papillon Vulcain, vu dans la pelouse du col.

Un vulcain : migrateur lui aussi ?

 Dans le même temps, sur une langue de pelouse pentue au sud-est du Roc d’Arguille, sept à huit chamois se sont laissé observer à la longue vue.

Chamois en début de pelage d'hiver

Lors de notre pique-nique, un peu à l’écart du col, tandis que des écharpes de brume montaient du vallon du Rajas au nord, nous avons pu entendre à plusieurs reprises le cri lancinant du cassenoix et observer une grive draine au sommet d’un épicéa et un petit groupe d’une dizaine de mésanges à longue queue, sans oublier bien sûr les incontournables mésanges bleues et noires.

Trois chamois, dont une mère et son jeune, broutaient tranquillement, mais ils se sont ensuite mis à couvert, probablement en entendant aboyer des chiens de chasse un peu plus bas dans la forêt. L’un d’eux, porteur de colliers et antenne GPS, est même venu nous flairer…

 Au final, une bien belle sortie dans un cadre magnifique, avec la découverte de ces oiseaux au comportement insolite (groupes en migration active) !

 Laurent, Benoît et Marc

 Un grand merci à Gilles Reimbold (LPO Aura) pour son accueil, sa compétence et sa disponibilité !

Merci à Benoît et Marc pour les photos






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