Nouveau : photos mystères ou insolites

 Dans chaque numéro de la revue de la LPO, L'Oiseau Mag, une photo mystère est proposée.

Nous nous en sommes inspirés pour proposer une nouvelle rubrique dans notre blog : ces photos mystères ou insolites ont été prises à Domène ou au Versoud ou dans les territoires limitrophes.

Alors à vous de jouer ! Envoyez vos propositions en mode commentaire.

Photo 1 : quel est cet oiseau ?

Photo : Benoît d'Halluin

Photo 2 : quel est cet oiseau ?

Photo : Eric Posak

Photo 3 : de quoi s'agit-il ?

Photo : Benoît d'Halluin

Et, enfin, une photo insolite - dite "coeur copulatoire" formé par deux Agrions jouvencelles - prise par Benoît le 28 mai 2023 à Montbonnot-Saint-Martin (lors de la sortie CPN "A la rencontre des oiseaux colorés en plaine").

photo : Benoît d'Halluin

 N'hésitez pas à nous proposer d'autres photos, des quiz sur la nature, etc. !

Nous vous souhaitons un bel été !

Laurent

Le CPN et le Secteur Jeunes de Domène partenaires pour animer le CLAS

Le cycle 4 du volet « ouverture culturelle » du CLAS (Contrat Local d’Accompagnement à la Scolarité) s’intitulait « être acteur de son territoire » et était ciblé sur la thématique « découvrir et protéger la nature à Domène ». Avec un tel objectif, il était logique que le Secteur Jeunes et le CPN Curieux de Nature se rencontrent !... Nous avons ainsi proposé, en concertation avec le Secteur Jeunes, deux activités qui ont été retenues :

* une activité visant la protection de la nature : aider les hirondelles de fenêtre en construisant des nichoirs adaptés. Cette activité est inscrite dans le programme Bouge-toi pour la nature ! lancé par la FCPN.

* une activité de connaissance de la nature : découvrir la diversité des plantes sauvages des rues.

 1. Construction de nichoirs pour les hirondelles de fenêtre

L’enjeu est d’arriver à enrayer le déclin alarmant des effectifs d’hirondelles de fenêtre à Domène. Le CPN Curieux de Nature a proposé de réaliser la construction de nichoirs adaptés à ces hirondelles. Afin de donner à cette action une dimension pédagogique et citoyenne, le CPN a tissé un partenariat avec le Club Nature du Collège La Moulinière d’une part et avec le Secteur Jeunes de Domène d’autre part pour que les collégiens construisent eux-mêmes ces nids. Ce projet a reçu le soutien de la municipalité. En particulier, les services techniques municipaux se sont engagés à réaliser l’installation in situ de ces nids qui nécessite, pour des raisons de sécurité, des moyens d’intervention spécifiques (nacelle).

 Dès le mois de janvier 2023, le travail a été entrepris avec le Club Nature de façon à être en mesure d’installer des nids début mars avant le retour des hirondelles de leur migration en Afrique. Nous avons rendu compte du travail entrepris dans un article de notre blog à consulter ICI.

 En mai, le Secteur Jeunes a pris le relais dans le cadre du CLAS : comme les délais impartis étaient différents (l’installation sur site étant prévue à l’automne, après le départ des hirondelles pour l’Afrique, pour ne pas déranger les colonies en train de nicher), nous avons pu expérimenter une autre technique de fabrication, nécessitant une durée de séchage plus longue, avec un torchis à base de papier mâché (ou carton-pâte). Les nids, plus légers, nous semblent présenter moins de risques de fissures.

Au final, 8 nids ont été fabriqués (soit plus que l’objectif initial)

 Les jeunes ont montré une forte motivation pour ce projet avec une grande qualité d’écoute et d’attention. Le travail réalisé par petits groupes a été de très bonne qualité.

 2. Découvrir la diversité des plantes sauvages des rues

La finalité de cette activité est de sensibiliser les jeunes à la biodiversité et changer le regard sur les plantes sauvages des rues (souvent perçues comme des « mauvaises herbes », alors qu’elles sont une composante importante de la biodiversité en milieu urbain).

Une sortie sur le terrain a été organisée par le CPN. L’objectif visé était de faire découvrir la diversité des plantes vivant sur ces milieux pourtant particulièrement contraignants et de mettre l’accent sur la diversité de leurs modes d’adaptation et de dissémination. Les jeunes ont ainsi repéré une dizaine d’espèces différentes sur un muret où nous nous étions donnés rendez-vous. Les loupes distribuées ont permis de découvrir des éléments intimes des plantes.

Graines de la Chélidoine : une excroissance riche en lipides et protéines attire les fourmis et favorise leur dissémination

Pour en savoir plus sur le CLAS et pour un compte rendu détaillé de ces activités d’animation, cliquez sur ce lien : ICI

Un grand merci à Ched Riguet et Charlotte Lucas, animateurs du CLAS, avec une mention spéciale pour tous les collégiens qui ont participé activement à ce projet : Andy, Audrey, Chloé, Eva, Evan, Ezio, Farah, Jean-Lucas, Leandro, Lily-Rose, Lyna, Ornella, Salaheddine, Sarah, Yassin, Zoé.

Et merci à Benoît pour les photos !

Laurent


Vient de paraître : un parcours de découverte de la nature au Versoud

 Pour tester le parcours de découverte de la nature dans la ville du Versoud, nous étions huit participants ce jeudi 8 juin. L’historique de ce projet a été précisé. Il trouve son origine à Domène (où un parcours similaire a été élaboré) pendant la période du Covid. Face aux restrictions sanitaires et administratives, nous voulions proposer une activité qui puisse être réalisée en autonomie, seul(e) ou en famille, et faire découvrir des éléments de notre patrimoine naturel tout en apportant des connaissances sous un aspect ludique. Sur le modèle de celui de Domène, un parcours a été initié pour Le Versoud en juin 2022.

Au point de départ, devant la mairie, le sophora du Japon mérite bien son surnom « arbre de miel » : on pouvait entendre le bourdonnement des très nombreuses abeilles venues butiner ses fleurs. En cette période, nous avons noté tout au long du parcours de nombreux tilleuls en pleine floraison ainsi que des chèvrefeuilles très odorants.

à l'ombre du sophora en fleurs

Dès l’étape 1, nous avons eu la surprise de découvrir non pas une mais deux espèces d’hirondelles nichant dans le secteur. Nous ne dévoilerons pas leurs noms car c’est un des 10 quiz proposés dans le guide…


 L’étape 2 propose une sensibilisation aux plantes sauvages des rues : dans ce lieu (trottoir + muret), plus de 30 espèces de plantes ont été inventoriées l’an passé. C’est aussi l’occasion de révéler des traits originaux des plantes poussant ici, dans des milieux très contraignants pour l’accès à l’eau et aux substances nutritives.

Orpin à feuilles épaisses : les feuilles charnues permettent une adaptation aux conditions de sécheresse

 Quelques oiseaux nous ont accompagnés : merles noirs, rougequeue noir (ou « queue rousse »), tourterelle turque, serin cini, troglodyte mignon, chardonnerets élégants, tandis que les martinets noirs zébraient le ciel. Le long du sentier récemment aménagé pour monter à la Tour d’Etapes la végétation était abondante : de grandes graminées (dactyle, ray-grass,…) - sans doute semées pour fixer le talus - mais aussi des fleurs diverses (lin, mélilot, vipérine, bouillon-blanc, morelle douce-amère, pimprenelle, marguerites,…). Nous n’avons pas vu le couple de faucons crécerelles signalé en mai vers la Tour où plusieurs trous dans les murs extérieurs semblent propices à la nidification de ces rapaces.

Lin
 Au parc Lilatte, nous avons apprécié le jeu de l’oie sur la biodiversité et fait une initiation à la reconnaissance de chants d’oiseaux.

Retour le long du fossé en aval du bassin de rétention où des iris des marais montrent encore leurs belles fleurs jaunes. Nous avons entendu les coassements des grenouilles et même vu des petits poissons, alors que ce fossé était à sec l’été dernier.

Tout au long du parcours nous avons bénéficié des apports de Gérard sur le patrimoine du Versoud (le Domaine Blanchet, la Place de la bascule publique, les vogues et la spécialité bédouine des poires cuites au vin, l’ingénieux système d’écluse manuelle pour faire dériver le torrent du Versoud et éviter les embâcles obstruant les ponts, etc.). Sur le patrimoine historique local, nous avons aussi indiqué dans notre guide (page 12) les références de la balade « On a volé la Croix d’Etapes », qui propose un parcours à énigmes dans les rues du Versoud.

Au terme du parcours, fidèle au rendez-vous, un héron cendré était perché au sommet d’un arbre à proximité du bassin de rétention.

Si vous souhaitez à votre tour tester ce parcours, cliquez ICI  ou rendez vous sur notre blog, rubrique Documents : https://cpncurieuxdenature.blogspot.com/p/documents.html et téléchargez le descriptif du parcours (format PDF). Des exemplaires papier du guide vont également être diffusés à la Médiathèque George Sand et à la mairie (Service Communication). Bonne promenade !

Laurent

Merci à Benoît pour les photos !

Prospection des postes de chant du rossignol à Domène : Soirée du jeudi 25 mai 2023

Le temps est encore un peu frais pour cette sortie printanière mais aucun nuage grincheux ne viendra troubler la belle lumière de fin de journée. Pour une fois, l'équipement est réduit au minimum. Une paire de jumelles chacun et un appareil photo. 

Sans presque un tour de pédale, nous voici déjà sur les berges de l'Isère, en rive gauche. A l'angle situé entre le rond-point du secteur Allende et du chemin de la digue, nous pouvons écouter à loisir le fameux rossignol philomèle dans un entrelacement d'arbustes et de buissons où nous ne parvenons pas à le voir. Nous restons là plusieurs minutes à l'écoute de son chant pour ne pas le confondre avec la très bavarde fauvette à tête noire. Ce sont de très beaux chanteurs tous les deux qui rivalisent de belles mélodies. 

28 mai : un dimanche matin à la rencontre des oiseaux colorés de plaine

L'heure parait bien matinale pour ce rendez-vous dominical (7h30). Et cependant, le jour est déjà levé depuis 6 heures ! L'air est léger sur la peau, la température est douce...une impression d'été ! C'est sur le chemin de la digue à Domène que commence notre parcours. 

 


De là, non loin de notre rossignol chanteur (voir sortie du 25 mai) et d'un couple de loriots aperçus et entendus dans un bosquet, sur la rive droite de l'Isère, nous observons la nidification des guêpiers d'Europe. Ils ont creusé leur nid au flanc même de la rivière, à quelques dizaines de centimètres au dessus du fil d'eau. Des couples se postent devant leur nid. D'autres chassent au dessus de la rivière ou vont se poser sur les hautes branches de peupliers ou de saules. 


 

Retour sur la Sortie Salamandre du 14 avril 2023

Sortie nocturne du 14 avril 2023 “à la recherche des salamandres”

La météo annonçait une soirée pluvieuse ce vendredi 14 avril 2023, nous avons donc décidé de lancer l’invitation pour nous réunir et partir à la recherche des salamandres sur Le Versoud, chemin de la république, au dessus de l’église et du cimetière, et sur Domène, autour de la mare pédagogique, chemin des carrières. L’an passé, nous avions vu et photographié de nombreux spécimens de salamandres (10 + 9).

Rendez-vous était donc donné à partir de 20 heures devant l’église du Versoud où huit d’entre nous se sont retrouvés avec lampes, vêtements de pluie et appareils photo.

Nous sommes remontés le long du torrent, puis nous avons suivi le chemin de la république jusqu’à la source qui coulait faiblement. Pas l’ombre d’une salamandre, le sol était sec.

Nous sommes redescendus devant l’église, puis nous avons longé la route sur quelques dizaines de mètres où nous avons vu, dans le fossé côté montagne, de nombreux têtards de crapauds ou/et grenouilles et quelques larves de tritons. Il y a un fort risque que ces têtards ne puissent pas accomplir leur cycle complet de développement si la pluie ne tombe pas régulièrement pour alimenter cette faible retenue d’eau.

Nous nous sommes ensuite rendus à la mare pédagogique de Domène. Nous avons fait le tour de la mare sans observer d’amphibien. Puis nous avons vu une grenouille verte, 

et enfin une salamandre cachée dans les herbes. Nous avons tous pu l’observer et même la mesurer: environ 18 cm.


Après la sortie, nous avons comparé ses motifs colorés à ceux des salamandres photographiées l’an dernier : celle-ci ne faisait pas encore partie de notre bibliothèque. Avec quelques-unes enregistrées en 2021 et celles observées en 2022, nous en sommes à la seizième salamandre recensée à la mare pédagogique et ses environs.

Affuts au blaireau des 1er et 2 juin 2023

Blaireau (photo : Vincent Dobremez)

Pour notre CPN, c'est une première.

Il fallait d'abord trouver un terrier respectable proche de notre territoire et accessible. L'un d'eux se trouve dans un sous-bois communal qui satisfait à ce critère.

Le terrier est manifestement ancien avec de nombreuses entrées donnant certainement accès à différentes chambres mais l'une d'elles porte une très belle coulée, de la terre fraîche...

 La seconde difficulté réside dans le point d’affût. L’exiguïté de ce sous-bois ne favorise pas la prise de distance, ce qui constitue un risque évident de détection de la part de cet animal à l'odorat très fin, même en se plaçant vent contraire.

Tentés tout de même, Christian, Laurent et moi avons tenté l'expérience durant deux soirées consécutives.

L'approche est ludique. Le but est, dans un sous-bois touffu couvert de lierres rampants, de  poser son pied à terre sans briser les nombreuses branches mortes s'y cachant pour diminuer autant que faire se peut le bruit de nos pas et consentir au silence total ou presque... même avec son compagnon de sortie !

Vient ensuite le temps du siège. Il s'agit là de trouver l'emplacement propice à la vue sur le terrier mais aussi au confort de l'assise sur un sol bienveillant permettant de rester quasiment immobile pendant les 60 à 120 minutes qui suivront. 

Puis enfin le temps de la patience et de l'écoute. Avant que n'apparaisse, peut-être, le fruit de notre attente que nous fixons obstinément comme un Graal,  le sous-bois silencieux semble immobile et pleins de secrets inattendus. 

J'observe longuement un lapin de garenne venu sur ma droite dans la pénombre. Il disparaitra soudainement d'un bond. Un micro-mammifère traverse si vite devant nous qu'il nous sera impossible de l'identifier. A ma gauche, le long du tronc sur lequel je me suis adossé, alors que le jour tombe, deux énormes insectes xylophages parcourent l'écorce. Au dessus de nous, des guêpiers tournoient tandis que plus loin, des dizaines de corbeaux freux s'égosillent. L'orage tonne. Et si la pluie semble inonder la plaine, là où nous sommes, elle atteint à peine le sol. Au moins sommes nous à l'abri.

Avec le temps, je m'imagine en paresseux, contraint à l'immobile et aux mouvements lents, même de la tête. Cela change la perception.

La pénombre envahit le sous-bois. Le crépuscule n'est pas loin. Une chouette hulotte manifestement présente avant notre arrivée à quelques mètres de nous entame quelques brefs cris puis se tait. Juste avons nous le temps de la reconnaître. 

De ces deux soirées consécutives, nous ne verrons pas apparaître l'hôte convoité. Trop rusé ou peu pressé de sortir du terrier protecteur avant la nuit ou pendant l'orage. Il aura attendu notre discret départ ou le lever de la pleine lune qui illumine la plaine à notre retour. 

Rien pourtant dans mon pas, ni dans ma tête ne m'inspire la déception mais plutôt le respect.

Eric