Migration des passereaux au Col des Ayes en Chartreuse (sortie du 21 octobre 2023, animée par la LPO)

Groupe de mésanges en migration active

Nous n’étions malheureusement que trois adhérents CPN suite à des désistements de dernière minute. Il est vrai que les conditions météo et la date de sortie en début de vacances scolaires n’étaient guère favorables… Avec la pluie qui recommençait à tomber au départ de Domène, nous n’étions d’ailleurs pas très rassurés. Mais il s’est avéré que ce n’était qu’une « rare averse » (comme l’avait prédit Météo-France). De fait, arrivés au col nous avons eu un temps sec et même ensoleillé au bout d’une demi-heure, avec juste un peu de vent…

Longues vues (pour observer les oiseaux posés sur les arbres) et jumelles, mais l’ouïe aussi est indispensable (pour identifier les cris des oiseaux)…

Au cours de la montée vers le col, nous étions accompagnés par les sifflements des chocards à bec jaune (souvent appelés « choucas » en montagne, ce qui crée une confusion avec les « vrais » choucas des tours) et par les puissants « korp ! » de deux grands corbeaux.

Chocards à bec jaune au Habert des Ayes (en ruine)

Grand Corbeau avec sa queue cunéiforme caractéristique

Au col (à 1 540 m d’altitude), nous avons rejoint une dizaine de participants à la sortie LPO animée par Gilles Reimbold. Gilles nous a accueillis très chaleureusement. Il nous a ainsi présenté en détail des fiches pédagogiques très bien conçues pour identifier les passereaux en migration, en fonction de la taille du groupe et de son allure (groupe lâche ou compact, vol direct ou onduleux,…), des caractéristiques physiques des oiseaux (couleur, barres alaires,…) et de leurs cris (qui peuvent différer de ceux entendus à d’autres saisons) : cf. document LPO.

Animations auprès du Club Nature du Collège La Moulinière à Domène (suite)

 En 2023, le partenariat initié entre notre CPN et le Club Nature du Collège La Moulinière à Domène s’est traduit par plusieurs activités :

* la construction de nichoirs pour les hirondelles de fenêtre, dont nous avons rendu compte dans un précédent article : consulter ICI ;

* une animation sur le thème de la mare ;

* l’installation d’un abri pour hérissons et la mise en place d’un tunnel à empreintes.

Dans cet article, nous présentons un bref compte rendu de ces deux dernières activités.

« Tous à la Mare ! »

Tel pourrait être le résumé de cette animation conduite dans le cadre du programme Bouge-toi pour la Nature ! proposé par la Fédération des CPN à l’intention des jeunes de 12 à 18 ans. Les objectifs de l’animation étaient d’apprendre à observer la nature, en particulier de faire découvrir la faune et la flore spécifiques dans et autour de la mare, et de sensibiliser les collégiens sur l’intérêt écologique des zones humides.

Première sortie sur le terrain

Pour cette animation, nous avons tiré parti du contexte local : une mare pédagogique a été créée en 2021 à l’initiative de la LPO Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA) sur un terrain communal et un accord de gestion a été signé entre la LPO AuRA et la mairie de Domène. Cette mare est située à 10 minutes à pied du collège. De mars à juin 2023, nous avons ainsi organisé quatre sorties sur le terrain et animé trois séances en salle, en concertation étroite avec Isabelle Oulikian, Professeur de SVT et animatrice du Club Nature.

La mare pédagogique dans une prairie en pied de versant, proche de la forêt

Sortie Sauvages de ma Rue du 11 octobre 2023 au Versoud

Le programme "Sauvages de ma Rue" est un programme de sciences participatives qui s’adresse à tous. Il a plusieurs objectifs: découvrir les plantes sauvages qui s’invitent dans nos villes, changer le regard que l’on porte sur ces herbes folles, faire des inventaires que l’on transmet aux chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle et de Tela Botanica. Ces données permettent de suivre l’évolution des plantes en ville.


Cette sortie était organisée par Domène 2050 avec le concours du CPN Curieux de Nature. Nous étions une quinzaine ainsi qu’un chien très attentif aux fragrances des plantes pour cette sortie automnale qui avait plutôt des allures estivales. Depuis la mairie du Versoud, nous avons emprunté une belle allée ombragée par une haie de tilleuls pour déboucher sur la rue du 14 juillet 1789. Cette rue longe une chantourne face à la mairie. Nous avons observé les plantes d’une plate bande qui descend vers le fond de la chantourne. C’est bien sûr un milieu particulier, encore très fleuri en cette saison, qui nous a permis de nous émerveiller face à la beauté et la diversité des plantes.

Une jolie fleur de mauve sylvestre nous a arrêtés. Cette mauve fleurit de mai à septembre et peut-être que la douceur de ces dernières semaines a prolongé sa floraison. Mauve et tilleul sont de la même famille, celle des malvacées. Ils sont comestibles et ont des propriétés adoucissantes.

Mauve sylvestre

Sur la plate bande, parmi les nombreuses plantes fleuries, nous nous sommes attardés sur les vergerettes annuelles et la porcelle enracinée. Ils sont de la même famille, celle du pissenlit et des asters, les  astéracées. La porcelle enracinée a des feuilles épaisses avec des poils épars un peu comme les soies  d’un cochon d’où peut être son nom. Ses fleurs ressemblent à celles du pissenlit, portées par des tiges  sans feuilles qui se ramifient.

Vergerette annuelle

Porcelle enracinée

Des passerages, de la famille du chou, qui portaient à la fois des petites fleurs blanches en croix et des fruits, des petits silicules, se mêlaient aux euphorbes, aux jolies saponaires et à de l’origan commun. Les euphorbes ont un latex toxique qui s’écoule de la moindre blessure. Ils sont aussi riches en nectar.

Passerage

Les saponaires fleurissent jusqu’en octobre et sont pollinisées la nuit par les papillons.

Saponaire officinale

En remontant vers la mairie, nous avons longé le mur qui entoure le parc pour découvrir un lieu plus ombragé. Là poussaient de petites brunelles de la famille du lamier qui fleurissent en cette saison, des achillées millefeuilles, de la chélidoine, une oxalis, une renouée des oiseaux et la verveine officinale ainsi qu'une cymbalaire des murs bien solitaire.

Oxalis
Sur des feuilles de tilleul, nous avons observé des domaties, zones poilues à l'intersection des nervures qui abritent des acariens. Pour ces derniers, la feuille est leur gîte et leur couvert et ils la protègent.

Feuille de tilleul
Une expérience intéressante sur le rôle des domaties:

Sur le cotonnier, qui n’a pas de domaties, quelques poils de coton ont été mis à l’aisselle des nervures créant ainsi des abris artificiels que des acariens sont venus squatter. Le rendement du cotonnier a été augmenté de 15%. Des expériences similaires sur le caféier ont permis une augmentation du rendement de 30%. (Wikipédia , domatie)

Sylvie Richard nous a présenté le programme de sciences participatives “Lichens GO”. Ce programme s’adresse à tous. Le protocole est très détaillé et  la clé de détermination permet de découvrir les lichens qui habillent nos arbres. Les lichens sont plus ou moins sensibles à la pollution et permettent d’évaluer la qualité de l’air. Ce ne sont pas des plantes ni des parasites, mais une symbiose entre des champignons et une algue ou une cyanobactérie.
 


Lichen

Nous avons convenu de nous initier collectivement à ce nouveau programme en organisant une sortie dans les mois qui viennent.

Pour 2024, nous envisageons à l’échelle de nos communes, par exemple une rue à Domène et une au Versoud, de faire des sorties « sauvages de ma rue » au fil des saisons. Dès lors nous pourrons noter comment les plantes se succèdent et font face aux aléas climatiques et aux contraintes qui leur sont imposées. 

Nous avons prévu de nous retrouver au printemps, en mars pour une nouvelle sortie.

Anne-Marie, Laurent et Benoit




Nouvelles photos mystères

 Suite de cette nouvelle rubrique initiée en juin 2023. Voici de nouvelles photos mystères prises à Domène, au Versoud ou alentours.

Photo 1 : quel est ce papillon ?

Photo : Benoît d'Halluin

et un quiz pour vous aider à trouver la réponse :

a) la belle-dame

b) le demi-deuil

c) le paon du jour

d) le vulcain

e) la petite tortue

f) la piéride du chou


 Photo 2 : quelle est cette fleur ?

Photo : Benoît d'Halluin

avec de nouveau un quiz  :

a) l'asplenium à tige visqueuse

b) le pissenlit alpestre

c) le cosmos à fleurs violacées

d) le salsifis à feuilles de poireau

e) la marguerite vineuse

f) la violette odorante

 

Photo 3 : quel est cet oiseau ? (photo prise au bord du Domeynon en mai).

Photo : Françoise Ledru

 

4. Et, pour finir, une devinette : quel est l’oiseau qui aime bien le miel ?

 A vous de jouer ! Envoyez vos propositions en mode commentaire.

Et un grand merci aux photographes !

Laurent



Les réponses aux photos mystères

 Voici (enfin !) les réponses aux photos mystères publiées en juin dans notre blog.

 Photo 1 : il s’agit d’un Merle noir mâle, atteint de leucisme (absence de certains pigments dans une partie du plumage). A la différence de l’albinisme, le leucisme n'affecte pas toujours les parties nues : ainsi, sur cet oiseau, le bec et le cercle orbital (autour de l’œil) sont bien jaunes et la couleur de l'iris est normale. La photo du même oiseau ci-dessous montre d’ailleurs que nombre de plumes sont noires.


 Merci à Benoît pour ces si belles photos.

Photo 2 : bon, d’accord, c’était juste impossible à identifier. Il s’agissait d’un clin d’œil aux "followers" de NaturaDom (https://www.facebook.com/people/NaturaDom/) qui l’auront peut-être reconnu. La photo ci-dessous, prise d’un peu plus près, est un peu plus parlante :


Eh oui, c’est bien un Balbuzard pêcheur ! En passage migratoire d’automne, photographié par Eric à l’étang Pacific (Montbonnot-Saint-Martin) en octobre 2020.

Photo 3 : Clin d’œil, cette fois, aux passionnés des plantes et des "Sauvages de ma rue" en particulier. Cette photo, prise par Benoît, illustre un mode de dissémination original d’une plante très courante, la Chélidoine ou "Herbe aux verrues" (car son latex jaune-orangé est corrosif et utilisé contre les verrues). Sur la photo, on voit nettement que les graines foncées de la Chélidoine possèdent une excroissance, petite boule blanche riche en lipides et protéines, qui attire les fourmis. Les fourmis dispersent ainsi les graines en les emportant à la fourmilière puis en les déposant sur leur dépotoir, une fois leurs larves nourries… Ce mode de dissémination porte un nom savant, la myrmécochorie (du grec myrméco-, "fourmi" et -chorie, "se mouvoir") : ça vaut une question Superbanco au jeu des mille euros sur France Inter…

Promis, pour le prochain article "Photos mystères", nous choisirons des photos un peu plus accessibles…

A bientôt !

Laurent