Voici les réponses aux photos mystères publiées en novembre dans notre blog.
Photo 1 : cette petite orchidée discrète mais très élégante (je trouve) est la Spiranthe d’automne (Spiranthes spiralis). Elle a été observée lors de la sortie Sauvages de ma rue du 18 septembre 2024 à Domène (cf. article sur le blog : LIEN). Son inflorescence en spirale est caractéristique. Elle fleurit d’août à octobre. Elle pousse notamment dans de vieilles pelouses de jardins, d’anciens pâturages, des dunes calcaires (souvent dans des milieux marqués par des conditions sèches).
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Spiranthe d'automne, Domène, septembre 2024 (photo : Benoît d'Halluin) |
Photo 2 : ce joli papillon est un Morio, parfois appelé Manteau royal (Nymphalis antiopa). Il est largement répandu à l’échelle du globe mais tend à devenir assez rare en France et en Suisse. Comme le souligne Christian, en plus il est très propre : il s’essuie les pattes sur le paillasson avant d’entrer dans la maison, sans doute à la recherche d’un gîte pour l’hiver (photographié à Domène le 10 octobre 2024)… C’est en effet un des rares papillons diurnes à hiverner à l’état adulte, d’où une durée de vie pouvant dépasser 10 mois, ce qui est très long et inhabituel chez les lépidoptères. Au sortir de l’hiver le Morio est notamment attiré par les chatons des saules. La chenille se nourrit principalement de feuilles de saules, de bouleaux, d’ormes et de trembles (source : Insectes-net).
Photo 3 : ce mastodonte est un Criquet égyptien (Anacridium aegyptium) : c’est le plus grand criquet présent en France. Outre sa grande taille, deux autres critères sont caractéristiques : ses yeux striés verticalement (photo) et trois larges rayures noires sur les fémurs de ses pattes postérieures.
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Les yeux striés verticalement du Criquet égyptien (photo : Benoît d’Halluin) |
Comme précisé sur la photo insolite de novembre (qui montrait une mue de criquet égyptien), cet insecte effectue six ou sept mues avant d'être imago (dernière étape du développement de l’insecte). Les adultes hivernent pour réapparaître au printemps suivant. Il peut effectuer de longs vols de 4 à 45 mètres. Il est considéré comme une espèce méditerranéenne et sa répartition en France se limite surtout au Midi méditerranéen, plutôt entre 0 et 700 m d'altitude, sur les arbres et arbustes des formations buissonnantes des milieux chauds (source : inpn.mnhn.fr). Mais on peut l’observer en Isère et il a ainsi été vu au sixième étage d’un immeuble à Gières, au parc Lilatte au Versoud et dans un jardin à Domène.
Au fait, peut-être êtes-vous, comme moi, incapable de vous souvenir des différences entre un criquet et une sauterelle ? Le criquet a des antennes courtes et plutôt rigides ne dépassant pas la longueur du corps, tandis que la sauterelle a des antennes longues et souples dépassant souvent la longueur du corps. Les criquets sont strictement végétariens, alors que les sauterelles sont omnivores et ne dédaignent pas un puceron ou des larves. Les femelles de criquets n’ont pas d’organe particulier pour enfouir leurs œufs et plongent directement leur abdomen dans le sol, tandis que les femelles de sauterelles sont équipées d’un organe spécialisé pour la ponte à l’extrémité de leur abdomen (appelé oviscapte ou ovipositeur). Il existe encore d’autres différences que je ne détaillerai pas ici.
Je vous souhaite une très bonne année avec notamment de belles découvertes naturalistes.
Laurent
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