C'est peu de temps après notre arrivée, en cheminant vers notre site d'observation que surgit de la végétation, juste quelques mètres au dessus de nous, un oiseau de très grande envergure. La surprise est de taille ! La masse sombre à tête noire tournoie tranquillement à basse altitude disparaissant de notre vue avant de réapparaître à nouveau. Les rémiges détachées de ces immenses ailes et surtout sa queue large et longue en forme de losange ne laissent pas longtemps planer le doute. Il s'agit bien d'un gypaète dont la noirceur trahit la jeunesse.
Il prend de la hauteur et disparaît de notre vue ouvrant notre appétit d'une furieuse curiosité. C'est plus tard, alors que nous observons les bouquetins (voir 1/2) qu'il réapparaît, toujours à basse altitude. Nous suivons son vol jusqu'à la crête qui surplombe Saint-Martin de la Porte. Et là, il se pose. Nous parvenons à régler la longue vue pour observer clairement la « barbe » qui dépasse nettement de la base de son bec. Il y restera de longues minutes. Sur la même crête, 20 mètres plus bas, un faucon crécerelle semble admirer le même panorama. L'heure n'est pas à la chasse. Plus haut, d'autres oiseaux de très grande envergure sillonnent le ciel en direction Sud/est, Nord Ouest, longeant les cimes de la basse Maurienne. Avec leur queue courte, un col clair et le dessous des ailes bruns clairs, nous reconnaissons des vautours fauves. Ils ne feront que passer à l'exception de l'un d'eux qui volant plus bas s'attarde sur le site. De quoi s'attarder plus nettement sur son identification et le comparer avec le gypaète.
Beaucoup plus haut, nous observons aussi d'autres grands oiseaux. Ceux là profitent d'une colonne d'air chaud pour tournoyer dans le ciel. Bien que la distance soit importante, nous reconnaissons distinctement deux gypaètes barbus adultes ainsi qu'un aigle royal. Sur le glacis, une buse variable se déplace à faible altitude et trouve un peu plus haut un conifère pour affut.