Domène 2050 et le CPN curieux de nature organisent 2 sorties “sauvages de ma rue” en mai, l’une le 5 mai à Domène à l’occasion de la foire aux fleurs et l’autre le 22 mai au Versoud à l’occasion de la fête de la nature.
A Domène, nous étions une vingtaine à rejoindre le Domeynon pour découvrir la flore urbaine à l’aplomb du torrent. Au pied d’un arbre, nous nous sommes arrêtés devant une belle capselle bourse à pasteur chargée de silicules. Les jolis cœurs s’ouvraient tout seul dans nos mains libérant leurs nombreuses minuscules graines. Ces dernières ont peu de réserves. Au contact de l'eau, elles forment un mucus qui attire et dissout des petits vers du sol, les nématodes. Ces éléments nutritifs vont lui permettre de faire ses premières feuilles puis de grandir.
Planche botanique de la capselle bourse à Pasteur |
En s’engageant sur l’allée du Domeynon nous avons été assourdis par le bruit du torrent… Une difficulté pour couvrir le tintamarre de l’eau qui s’est atténuée avec l’éloignement de la cascade. Une plante que nous avions vue en avril, la mercuriale annuelle s’épanouissait contre un mur. Cette fois nous avons pu photographier les pieds mâles et femelles.
Mercuriale annuelle mâle |
Mercuriale annuelle femelle |
Le long de l’allée, de nombreux laiterons maraîchers offraient leurs capitules jaunes, semblables à ceux du pissenlit, au soleil. Un latex blanc comme une sorte de lait suinte de la moindre blessure, d’où le nom de laiteron. Laissant derrière notre passage quelques noms à la craie, nous avons observé une petite luzerne lupuline, une laitue scariole, ancêtre lointain de nos salades dont le revers de la nervure centrale est épineuse, un petit géranium fluet… Toutes ces herbes folles bien trop nombreuses pour les nommer toutes qui se mêlent les unes aux autres dans une joyeuse et exubérante diversité.
Géranium fluet |
Laitue scariole |
Plus loin, un robinier faux-acacia nous a permis d'observer de près une fleur de la famille des fabacées dont l’ancien nom est papilionacées. Cette famille est celle des haricots, petits pois et de la luzerne lupuline, aux fleurs toute petites, rencontrée en chemin.
Robinier faux-acacia |
Luzerne lupuline |
A l’ombre des arbres poussaient de nombreux cerfeuils des fous. Ils sont de la même famille que la carotte, le persil, une famille qui regroupe de nombreuses plantes comestibles mais aussi des plantes dangereuses telles que la ciguë. Le cerfeuil des fous est toxique. On a observé la présence de poils contrairement aux ciguës qui en sont dépourvues. Cependant cette présence n’est pas un gage de non toxicité. Donc prudence ! Nous avons remarqué comme critères de reconnaissance, une absence de bractées, sorte de feuilles, au point d’intersection des rayons de l’ombelle, et de nombreuses bractées au niveau des ombellules. Les pétales des fleurs blanches sont échancrés.
Cerfeuil des fous: fleurs |
Sur la rive opposée des silènes enflées fleurissaient. Leur famille est celle des saponaires, des œillets, des stellaires. Des liserons des champs en fleurs nous ont arrêtés. Leur famille, celle des ipomées, de la
patate douce, est nommée convolvulacées. Bien que peu appréciés des jardiniers, leurs fleurs sont très mellifères. Et si on les laissait pousser ?
Une récente étude du CNRS datée du 20 décembre 2023 a montré que les fleurs actuelles comparées à leurs homologues d'il y a 20 ans produisent 20% de nectar en moins et ont des pétales plus petits. Avec le déclin des insectes, 80% ont disparu en 30 ans, les plantes semblent recourir plus souvent à l’auto fécondation et moins investir en direction des insectes. C’est un cercle vicieux qui s’engage, aggravant possiblement le déclin des pollinisateurs.
https://www.cnrs.fr/fr/presse/les-fleurs-des-champs-abandonnent-les-insectes-pollinisateurs
Le liseron des champs se distingue par ses feuilles aux oreillettes divergentes à la base et par ses bractées linéaires éloignées de la fleur. Le liseron des champs rampe au sol et le liseron des haies grimpe dans les haies.
Liseron des champs |
En face, le parc Reynier Prat nous a attiré pour une pause bienvenue et un jeu, bota pour un champion édité par Tela Botanica.
Au retour, nous nous sommes attardés devant un mur habillé de cymbalaires en fleurs et de petits aspleniums rue des murailles.
Et pour finir une planche fleurie à découvrir… qui a attiré ce petit azuré des nerpruns.
Anne Marie, Benoît
Azuré des nerpruns |
Bonjour,
RépondreSupprimerY a-t'il une signification / un code couleur pour le "trombinoscope" de synthèse, à la fin de l'article?
Bonjour Raphaël,
RépondreSupprimerDans les vignettes en fin d'article, une même couleur correspond à des plantes de la même famille. Le choix des couleurs a été fait suivant l'inspiration du moment.