Découvertes naturalistes au Bois de La Bâtie

 Nous nous sommes retrouvés à dix, ce samedi 28 septembre à 14h30. Pourtant le temps n’était pas très engageant et même franchement pluvieux. Et nous avons covoituré même les valeureux cyclistes qui ont dû renoncer à se rendre en vélo jusqu’au parking de l’Espace Naturel Sensible (ENS) du Bois de La Bâtie.

 Sous la pluie… un fusain, dont les fruits sont surnommés "bonnets d’évêque" en raison de leur forme

Nous nous sommes réfugiés sous le chapiteau situé près du verger de variétés anciennes de pommes et poires. Eric, sachant s’adapter aux conditions du moment, nous a proposé de faire une cueillette d’escargots et limaces et de fruits et feuilles d’automne pour les identifier ensuite à l’abri sous le chapiteau.

1. Limaces et escargots

 Malgré la pluie a priori favorable et les températures relativement clémentes, nous n’avons récolté qu’un seul escargot et quelques limaces.

Armés de la clé de détermination issue du projet QUBS et de compléments sur les escargots parus dans le journal La Hulotte n°97 (cliquer ici), nous avons pu les identifier.

Une bordure sombre et pas de rayures sur la coquille : un escargot des haies "00000"
 
Une limace mesurant plus de 5 cm avec un pneumostome bien visible en avant du manteau : la grande loche

Nous avons ensuite relâché ces animaux à proximité des endroits où ils avaient été trouvés.

2. Feuilles et fruits d’automne

L’identification des feuilles et des fruits s’est avérée un peu ardue, mais en confrontant nos connaissances réciproques, aidés du jeu Fruits charnus de la haie édité par la FCPN et en consultant l’application PlantNet (avec un regard critique), nous avons pu identifier un bon nombre de plantes.

Des fruits ressemblant aux kakis, mais jaunes et de beaucoup plus petite taille, nous ont intrigués : il s'agit probablement du plaqueminier d’Italie (Diospyros lotus).

Fruit et feuille de plaqueminier d'Italie

De même, nous avons été surpris par l’érable negundo dont les feuilles sont bien différentes des feuilles d’érables communs. On l’appelle d’ailleurs parfois "érable à feuilles de frêne". Ses fruits sont regroupés en une sorte de grappe de samares doubles (fruits secs munis d’une excroissance en forme d’aile membraneuse, pouvant ainsi être disséminés par le vent en tournoyant un peu comme un hélicoptère). Cet arbre originaire d’Amérique du Nord est considéré en Europe comme une plante envahissante.

Feuilles et fruits de l’érable negundo

 Joseph nous a appris le moyen mnémotechnique pour distinguer les feuilles de charme et de hêtre : "Être à poil charme Adam". Le bord de la feuille de hêtre est lisse et couvert de cils (ou "poils"), tandis que la bordure de la feuille du charme a des dents.

Une feuille symétrique à la base (donc ce n’est pas un orme) et des dents sur la bordure : une feuille de charme

Nous avons observé une belle diversité d’arbustes (fusain, troène, viorne obier, aubépine,…), de lianes (chèvrefeuille, clématite des haies, tamier commun,...) et des plantes grimpantes comme le lierre, dont les fleurs attirent les abeilles en arrière-saison.

Aubépine, dont les fruits (parfois appelés "cenelles") sont appréciés des oiseaux en hiver

Feuilles et baies du troène, également appréciées des oiseaux

Tamier commun aux baies rouges toxiques

Et nous avons vu aussi quelques plantes encore en fleurs : consoude officinale, millepertuis et salicaires (dont la plupart des fleurs sont fanées), asters de Virginie (plante considérée comme envahissante, mais qui a l’intérêt de fleurir tard en arrière-saison, offrant ainsi une source de nourriture aux abeilles).

Consoude officinale, dont les racines auraient des propriétés cicatrisantes

3. Quelques belles observations ornithos

Profitant d’une (relative) accalmie, nous sommes allés jusqu’au ponton au bord de l’étang où les nénuphars étaient en fleurs. Pas beaucoup d’oiseaux d’eau (un cygne tuberculé et une cane colvert), mais nous avons quand même pu observer un héron cendré adulte posé au bord de la rive en face, admirer un martin-pêcheur et apercevoir au loin, grâce à la longue-vue, un faucon hobereau perché au sommet d’un arbre mort. Un groupe d’hirondelles rustiques en migration nous a survolés.

Héron cendré adulte (calotte noire bien délimitée et bec jaune)

Au loin, un faucon hobereau perché (un peu plus net à la longue-vue !)

4. Un visiteur furtif

Pendant que nous cherchions à identifier les végétaux recueillis, un écureuil roux (en fait, au pelage plutôt sombre) s’est approché, dissimulé dans les feuillages des arbustes.

De retour au Versoud vers 17 h, le soleil s’est montré. Finalement, Météo-France qui parle souvent dans ses prévisions de "rares averses" avait raison : il n’y a eu qu’une seule averse… un peu longue quand même…

Mais ce fut une sortie agréable et conviviale, nous permettant d’apprendre collectivement et de faire des découvertes naturalistes, d’échanger sur nos activités en cours et à venir et d’accueillir deux nouveaux adhérents, Marion et Adrien, qui viennent d’arriver au Versoud. Bienvenue !

Merci à Benoît pour les photos !

Laurent



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