L'heure parait bien matinale pour ce rendez-vous dominical (7h30). Et cependant, le jour est déjà levé depuis 6 heures ! L'air est léger sur la peau, la température est douce...une impression d'été ! C'est sur le chemin de la digue à Domène que commence notre parcours.
De là, non loin de notre rossignol chanteur (voir sortie du 25 mai) et d'un couple de loriots aperçus et entendus dans un bosquet, sur la rive droite de l'Isère, nous observons la nidification des guêpiers d'Europe. Ils ont creusé leur nid au flanc même de la rivière, à quelques dizaines de centimètres au dessus du fil d'eau. Des couples se postent devant leur nid. D'autres chassent au dessus de la rivière ou vont se poser sur les hautes branches de peupliers ou de saules.
Nous quittons à regret ce spectacle déjà grandiose pour nous retrouver à Montbonnot-Saint-Martin derrière la ferme des Etints. Chemin faisant, nous observerons dans une prairie quatre hérons cendrés au petit déjeuner. Nous les retrouverons plus tard juchés sur de hautes branches.
Puis, sur le chemin sans issue de la Croix verte, nous observerons longuement un couple de pies- grièches écorcheurs qui, comme l'an dernier, semble vouloir s'installer ici. Un autre mâle de la même espèce sera aperçu ensuite.
Nous nous dirigeons maintenant vers l'ENS des Iles de Montbonnot. Les travaux en cours pour lutter contre l'envahissement de la jussie limitent l'intérêt du site, les bâches posées sur les berges privant de nombreux limicoles et autres oiseaux d'eau de l'accès à la nourriture. Au passage, Dylan nous initie à la reconnaissance du chant de la grenouille rieuse et de la grenouille verte.
Haut dans le ciel, un rapace tournoie et divise nos opinions. Mais les photos de Benoît confirment qu'il s'agit d'une buse variable. Benoit en profite aussi pour surprendre de splendides odonates: un orthétrum réticulé immature et un couple d'agrions jouvencelle en train de former un magnifique cœur.
Plus loin, dans les sablons de la carrière, nous retrouverons à bonne distance la colonie des guêpiers d'Europe virevoltant au dessus des nids et parfois même au dessus de nous. Un spectacle de couleurs chamarrées qui ensorcellent les photographes les plus sages !
A ce spectacle visuel, les chants sonores si caractéristiques finissent d'enivrer nos têtes. Heureusement, la chaleur nous rappelle à la raison.
Nous trouvons un peu plus loin l'ombrage qu'il nous faut face à une plaine de terre nue fraichement ensemencée. Et là, sans les avoir cherchés, nous voyons courir deux petits gravelots endimanchés qui, après quelques pariades, s'accouplent devant nous.
Soudain, un léger roucoulement trouble l'air. C'est le discret chant de la tourterelle des bois, devenue si rare ici, qui vient de se signaler. Grâce à l'attention de Dylan, nous parvenons même à l'observer dans le feuillage d'un grand chêne.
Ces matinées de printemps n'ont pas d'égal durant l'année. Malgré les aménagements anthropiques de toutes parts, un sentiment de vie sauvage retrouvée nous envahit parfois.
Eric
Photos : Benoit d'Halluin
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