Le temps est encore un peu frais pour cette sortie printanière mais aucun nuage grincheux ne viendra troubler la belle lumière de fin de journée. Pour une fois, l'équipement est réduit au minimum. Une paire de jumelles chacun et un appareil photo.
Sans presque un tour de pédale, nous voici déjà sur les berges de l'Isère, en rive gauche. A l'angle situé entre le rond-point du secteur Allende et du chemin de la digue, nous pouvons écouter à loisir le fameux rossignol philomèle dans un entrelacement d'arbustes et de buissons où nous ne parvenons pas à le voir. Nous restons là plusieurs minutes à l'écoute de son chant pour ne pas le confondre avec la très bavarde fauvette à tête noire. Ce sont de très beaux chanteurs tous les deux qui rivalisent de belles mélodies.
Nous les quittons cependant en empruntant la voie cyclable en direction de Murianette où hélas, un autre poste de chant entendu la veille restera muet comme une carpe ! On ne commande pas de tour de chant aux oiseaux, c'est eux qui décident ! Nous coupons rapidement la plaine maraichère pour retrouver la digue de l'Isère où nous pensions des contacts plus fructueux. Même constat, on dirait qu'ils font relâche ce soir !
Ce n'est qu'en approchant l'usine de compostage que nous retrouverons son chant, de l'autre côté de l'Isère (en rive droite) dans la courbe encore boisée et buissonnante de Montbonnot-Saint-Martin qui contraste singulièrement avec la rive gauche empierrée et dépouillée. De là, sur la plage limoneuse, nous observons aussi quelques lapins de garenne, des canards colverts, plusieurs guêpiers d'Europe ainsi qu'un couple de chevaliers guignettes, assez bruyants d'ailleurs !
Quelles conclusions tirer de cette petite prospection : Ces oiseaux restent totalement inféodés pour leur reproduction aux
buissons, taillis, fourrés, une végétation basse et dense qui n'est
certes pas au goût de tout le monde, mais qu'il serait bien stupide de
supprimer en bordure de l'Isère... si l'on veut encore entendre notre
philomèle ! Le chant du rossignol varie considérablement d'une soirée à l'autre qui peut être liée aux conditions météorologiques. En outre, la saison de reproduction était déjà bien avancée et les mâles chanteurs d'avril se taisent au moment des éclosions dès la mi-mai (voir en ce sens Paul Géroudet "Les passereaux d'Europe" p.295). Il faudra donc penser à avancer notre date de prospection durant la première quinzaine de mai l'an prochain !
Le 11 mai et le 22 mai, trois affichettes avaient été posées aux abords immédiats de
postes de chant en activité pour faire découvrir le chant de cet
oiseau aux promeneurs. Mais, déjà, à cette période, les postes de chant de rossignols semblaient moins nombreux que l'an passé...
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