Le programme "Sauvages de ma Rue" est un programme de sciences participatives qui s’adresse à tous. Il a plusieurs objectifs: découvrir les plantes sauvages qui s’invitent dans nos villes, changer le regard que l’on porte sur ces herbes folles, faire des inventaires que l’on transmet aux chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle et de Tela Botanica. Ces données permettent de suivre l’évolution des plantes en ville.
Cette sortie était organisée par Domène 2050 avec le concours du CPN Curieux de Nature. Nous étions une quinzaine ainsi qu’un chien très attentif aux fragrances des plantes pour cette sortie automnale qui avait plutôt des allures estivales. Depuis la mairie du Versoud, nous avons emprunté une belle allée ombragée par une haie de tilleuls pour déboucher sur la rue du 14 juillet 1789. Cette rue longe une chantourne face à la mairie. Nous avons observé les plantes d’une plate bande qui descend vers le fond de la chantourne. C’est bien sûr un milieu particulier, encore très fleuri en cette saison, qui nous a permis de nous émerveiller face à la beauté et la diversité des plantes.
Une jolie fleur de mauve sylvestre nous a arrêtés. Cette mauve fleurit de mai à septembre et peut-être que la douceur de ces dernières semaines a prolongé sa floraison. Mauve et tilleul sont de la même famille, celle des malvacées. Ils sont comestibles et ont des propriétés adoucissantes.
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Mauve sylvestre |
Sur la plate bande, parmi les nombreuses plantes fleuries, nous nous sommes attardés sur les vergerettes annuelles et la porcelle enracinée. Ils sont de la même famille, celle du pissenlit et des asters, les astéracées. La porcelle enracinée a des feuilles épaisses avec des poils épars un peu comme les soies d’un cochon d’où peut être son nom. Ses fleurs ressemblent à celles du pissenlit, portées par des tiges sans feuilles qui se ramifient.
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Vergerette annuelle |
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Porcelle enracinée |
Des passerages, de la famille du chou, qui portaient à la fois des petites fleurs blanches en croix et des fruits, des petits silicules, se mêlaient aux euphorbes, aux jolies saponaires et à de l’origan commun. Les euphorbes ont un latex toxique qui s’écoule de la moindre blessure. Ils sont aussi riches en nectar.
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Passerage |
Les saponaires fleurissent jusqu’en octobre et sont pollinisées la nuit par les papillons.
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Saponaire officinale |
En remontant vers la mairie, nous avons longé le mur qui entoure le parc pour découvrir un lieu plus ombragé. Là poussaient de petites brunelles de la famille du lamier qui fleurissent en cette saison, des achillées millefeuilles, de la chélidoine, une oxalis, une renouée des oiseaux et la verveine officinale ainsi qu'une cymbalaire des murs bien solitaire.
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Oxalis |
Sur des feuilles de tilleul, nous avons observé des domaties, zones poilues à l'intersection des nervures qui abritent des acariens. Pour ces derniers, la feuille est leur gîte et leur couvert et ils la protègent.
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Feuille de tilleul |
Une expérience intéressante sur le rôle des domaties:Sur le cotonnier, qui n’a pas de domaties, quelques poils de coton ont été mis à l’aisselle des nervures créant ainsi des abris artificiels que des acariens sont venus squatter. Le rendement du cotonnier a été augmenté de 15%. Des expériences similaires sur le caféier ont permis une augmentation du rendement de 30%. (Wikipédia , domatie)
Sylvie Richard nous a présenté le programme de sciences participatives “Lichens GO”. Ce programme s’adresse à tous. Le protocole est très détaillé et la clé de détermination permet de découvrir les lichens qui habillent nos arbres. Les lichens sont plus ou moins sensibles à la pollution et permettent d’évaluer la qualité de l’air. Ce ne sont pas des plantes ni des parasites, mais une symbiose entre des champignons et une algue ou une cyanobactérie.
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Lichen |
Nous avons convenu de nous initier collectivement à ce nouveau programme en organisant une sortie dans les mois qui viennent.
Pour 2024, nous envisageons à l’échelle de nos communes, par exemple une rue à Domène et une au Versoud, de faire des sorties « sauvages de ma rue » au fil des saisons. Dès lors nous pourrons noter comment les plantes se succèdent et font face aux aléas climatiques et aux contraintes qui leur sont imposées.
Nous avons prévu de nous retrouver au printemps, en mars pour une nouvelle sortie.
Anne-Marie, Laurent et Benoit