Nous étions 7, ce samedi 27 septembre 2025, pour nous rendre en covoiturage à Celliers (1300 m d’altitude) dans le massif de la Lauzière, proche du Col de la Madeleine (Savoie). Notre objectif était d’écouter le brame du cerf, voire d’en apercevoir.
Ce site a été choisi pour son accessibilité et pour la possibilité d’acheter directement auprès des producteurs locaux du fromage de brebis à la bergerie du Pachu et de chèvre chez Nils et Léa. Voir notre précèdent article:
https://cpncurieuxdenature.blogspot.com/2022/10/escapade-en-savoie-lecoute-du-brame_8.html
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Le troupeau de chèvres de Nils et Léa gardé par son patou |
À peine arrivés, nous entendons au loin le brame d’un ou plusieurs cerfs. Dans le hameau, un rouge-queue noir lance fièrement son chant d’automne. Des dizaines d'hirondelles virevoltent au-dessus de nous.
Pour obtenir une meilleure vue sur la vallée, nous montons en voiture par une route étroite et sinueuse jusqu’au refuge Le Logis des Fées à 1 800 m d’altitude. Le temps s’est rapidement couvert. En attendant que les nuages se dissipent, nous partageons un pique-nique. Nous croisons et échangeons quelques mots avec un groupe du CEN Savoie en séminaire. Ils nous apprennent que le site Natura 2000 de la Lauzière est désormais géré directement par la région Auvergne-Rhône-Alpes en tant que site régional emblématique. Soudain, Anne remarque une masse gigantesque qui émerge du brouillard. Vautour ou aigle royal, l’observation est hélas trop fugace pour nous fournir une certitude.
Sur le chemin, un criquet très sombre mais aux ailes rouges. Probablement, le mâle du criquet stridulant, courant en montagne.
Les nuages persistants nous privent d'une vue sur les sommets environnants. Nous décidons de redescendre légèrement afin de trouver un point d’observation plus dégagé, une vallée alpine ouverte où s'écoule le torrent du Bridan. Les alpages se couvrent de teintes rouges et brunes magnifiques. L'eau ruisselle partout.
Nous observons longuement deux chamois, une femelle et un jeune de l’année. Deux grands corbeaux passent également au dessus de nous.
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Les deux grands corbeaux |
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Poste d'observation près du torrent du Bridan |
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Les deux chamois sur le versant nord de la Roche La longue vue nous permettra de les observer de près. |
Nous rejoignons Celliers à 1300 m altitude pour nous poster près du cimetière, un emplacement privilégié offrant une vue dégagée sur le versant sauvage d’où provenaient les brames entendus plus tôt.
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Poste d'Observation de Celliers |
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Vue sur le versant opposé "La Rochette" où se trouvent les cerfs |
Nous avons sorti nos jumelles, installé les longues-vues et les sièges afin d’être prêts à repérer un cerf ou une biche.
Un mâle brame en face de nous, très légèrement en dessous, caché par l’épaisse canopée de la forêt. Il ne bouge pas et lance régulièrement son cri rauque, parfois un brame plus long. Plus en aval, un autre se fait entendre de temps en temps. Enfin, un troisième, un peu plus en amont se manifeste aussi. Loin des images sensationnelles des reportages, le brame est aussi une affaire d’endurance qui dure trois à quatre semaines. Les animaux se jaugent à distance, sans se voir, chacun tenant sa place. L’excitation de leur brame est variable, parfois alterné, parfois simultané, parfois ponctué de longues minutes de silence. Nous les chercherons à découvert en vain.
Le temps passe.
Notre attention est attirée, ici par un syrphe de montagne, peut-être un Chrysotoxum intermedium, se délectant de sucre sur le doigt de Marion, ici par une sauterelle saisie par Eric, un Pholidoptère cendrée (Pholidoptera griseaptera), présent surtout en lisières de forêt et buissons.
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La syrphe |
Malgré sa ressemblance, la syrphe est de la famille des diptères (comme les mouches) et non pas des hyménoptères (comme les abeilles ou les guêpes).
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Sauterelle brune (pattes postérieures et antennes très longues) |
Grâce à la longue-vue, nous repérons aussi un rapace sur le haut d’un épicéa. Son apparence comme son attitude étaient celles d’une buse variable mais nous n'avons pu voir que son dos et sa queue.
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Rapace posé (buse variable ?) |
La fraicheur envahit à nouveau le fond de vallée et nous saisit. Quelques lueurs de lumière ravivent encore le versant opposé. Une tache rousse se détache. C’est une biche qui vient de sortir du couvert pour brouter en toute quiétude. Une autre, plus brune, sera aussi observée plus loin. Un beau cadeau pour conclure cette sortie nature.
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La biche |
A proximité des voitures, de très belles amanites tue-mouche ponctuent la prairie de leurs couleurs fatales.
Merci à Françoise, Marion, Anne et Franck, Annick et Jean-Claude, Eric pour leur participation.
Marion et Eric
Photos: Marion Banon, Eric Posak